Partie A

1.
Présente la protagoniste, sa situation ainsi que le contexte et le déroulement du conflit.
(compréhension) (13 Punkte)
2.
Examine le comportement de Fatimzahra et des deux garçons pendant ce conflit.
(analyse) (16 Punkte)
3.
Au choix :
3.1
« C’est la tâche de l’école de prévenir des situations discriminatoires et racistes. »
Commente cette thèse en te référant aussi à des mesures possibles pour lutter contre des actions discriminatoires à l’école.
(commentaire) (13 Punkte)
ou :
3.2
Tu es l’ami(e) de Fatimzahra. Dans un e-mail, elle t'a parlé des évènements récents à l’école. Tu lui réponds et exprimes tes sentiments et tes réflexions à propos du conflit. Rédige cet e-mail.
(produktiv-gestaltende Teilaufgabe) (13 Punkte)

Kochka

Le voyage de Fatimzahra (2015)

Localisation :

Fatimzahra (aussi appelée Fatima) vient du Maroc. Elle rend visite à sa soeur en France et va à l’école en France – malgré ses difficultés d’intégration linguistique et culturelle. Elle fait des progrès et tient même son premier exposé en français.
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L’après-midi, en cours de mathématiques, alors qu’une interrogation écrite est prévue, la
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professeure, Mme Bourget, m’interpelle.
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« Si tu as pu faire un exposé en français, tu peux je crois faire ce contrôle. »
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Et, comme aux autres, elle me distribue le sujet. […]
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J’obtiens huit à ce devoir. Ce n’est pas formidable mais ce n’est pas minable. D’autres aussi
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ont eu huit et certains ont eu moins. Mais, à l’annonce de ce résultat, mon père me demande
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d’aller aux cours de soutien. Jusque-là je n’ai pas voulu affronter d’autres élèves ni d’autres
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professeurs que ceux qui sont dans ma classe. Je m’y inscris donc sans me douter qu’une
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troisième épreuve m’y attend. Cette fois-ci, elle n’est pas due à ma pratique du français ;
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elle est liée à mon visage.
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Car il y a là deux idiots, deux espèces de fils de chacal ! Dès mon entrée dans la salle, ils
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me regardent sournoisement, et, dans mon dos, ils commencent à murmurer : « Le soleil l’a
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trop cuite ou quoi ! Elle a grillé dans la cheminée ? Il faudrait la décaper… »
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Et les jours suivants, rebelote : « Elle n’est pas blanche comme neige, celle-là… »
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Ils ne parlent jamais fort afin d’éviter que la professeure ne les entende, mais suffisamment
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fort pour que les mots arrivent jusqu’à moi.
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Les premiers jours, je parviens à les ignorer. Selon un proverbe arabe, le remède à l’idiotie,
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c’est de ne pas s’occuper des idiots ! Je me dis : « Ce sont deux pauvres garçons, ils ont de la
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boue dans la tête ! » Car ma couleur témoigne de mon histoire. Elle raconte que mon père et
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que mon grand-père touaregs ont marché sur le sable […].
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Mais un jour, durant le cours de soutien, la professeure s’absente pendant quelques minutes
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de la classe. Alors, un des idiots quitte sa place et se rapproche de moi avec un regard de
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diable… Et, avec son doigt pointé, plusieurs fois, il fait mine de m’attaquer comme s’il
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avait une épée !
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Alors, tous les vents du désert que mes ancêtres ont connus avant moi se lèvent et je me
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redresse : « Ferme ta gueule et ne me touche pas ! »
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À ce moment-là, la professeure qui entre me demande : « Est-ce que ça va, Fatima ? »
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Alors, la tête haute et le coeur droit, je raconte la vérité ; je répète tous les mots bêtes qu’ils
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ont prononcés jusque-là ! Et ça se poursuit dans le bureau de la CPE où je dois répéter les
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phrases.
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Les deux garçons ne nient pas parce que c’est la vérité, et ils sont expulsés de
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l’établissement pendant une semaine pour réfléchir au calme. Car ils ont enfreint l’article
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1er du règlement intérieur du collège qui, en faisant référence à la Convention internationale
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des droits de l’enfant, interdit de maltraiter quelqu’un à cause de sa religion ou de ses origines
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ethniques. […]
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À leur retour, les deux idiots ne m’ont plus jamais parlé.
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Dommage, s’ils s’étaient excusés, on aurait pu tout effacer ; ça n’aurait pas laissé de traces.
Le voyage de Fatimzahra. Paris : Flammarion jeunesse 2015, S. 117 – 119.